Rayons X et Matière
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Conférence grand public

Centre de congrès
d’Aix-en-ProvenceMercredi 24 novembre 2021 à 19h

La question de l’utilisation de la chaux sur le territoire gaulois constitue un sujet peu documenté pour lequel commencent à se dessiner des pistes de réponse. L’utilisation de la chaux en Gaule septentrionale à des périodes très précoces, comme à Bibracte, pose ainsi la question de l’existence d’artisans chaufourniers venus de Rome ou de l’Italie pour diffuser leur technique. Or, plusieurs découvertes récentes soulèvent la question de la maîtrise de cet artisanat par les Gaulois. Ainsi, le texte de Diodore de Sicile nous apprend que les Gaulois se lavent les cheveux au lait de chaux, mais ce type d’application ne requière pas une production de chaux abondante et ne nécessite donc pas une maîtrise technologique bien affirmée. Par ailleurs, en Gaule méridionale, l’utilisation de la chaux pour la construction est attestée depuis longtemps dès la fin de La Tène finale ou la période républicaine sur des sites tel que Lattes ou Olbia.

Aujourd’hui, elle est signalée à Marseille, dans plusieurs cases appartenant à l’oppidum du Verduron dès le IIIe siècle avant notre ère.

Figure 1 (à gauche) : Cristaux de calcite (baisse de peyrfique, parc national du Mercantour, 06) ; Figure 2 (à droite, haut) : Site archéologique de la Tournerie en cours de prospection ; Figure 3 (à droite, bas) : Reconstitution virtuelle du site de la Tournerie

Par ailleurs, la détermination de la chaux pose problème : la chaux est surtout identifiée en archéologie de manière indirecte. Sa présence est déduite de l’identification la calcite, qui est la forme recristallisée de la chaux après sa carbonatation. La complication vient du fait qu’une roche ou une pierre calcaire contient aussi de la calcite qui s’est formée naturellement.

Il est relativement aisé de déduire l’utilisation de la chaux dans certain cas : fabrication de mortiers anciens ou de conclure de sa présence dans des fours à chaux. Sa détermination devient beaucoup plus difficile lorsqu’il s’agit d’objets issus de fouilles ou de vestiges de structures architecturales mal définies : comment être sûr que la calcite présente a été au préalable de la chaux ?

Il est donc nécessaire d’acquérir un ensemble d’informations qui permettent :

  1. de différencier la calcite d’autres minéraux blancs tel que le gypse, le talc, … ;
  2. d’établir que la calcite observée résulte bien de la carbonatation de la chaux.

Ces informations vont résulter d’observations et d’analyses cristallochimiques de la calcite qui seront exposées ici, après un bref rappel sur la chaux et la calcite.

OlivierGrauby

Présentation du speaker :
Olivier Grauby

Olivier Grauby est Maitre de Conférences en Minéralogie à Aix-Marseille Université et membre de l’équipe Matériaux/Nanomatériaux & Environnement du CINaM. Ses recherches portent sur la synthèse basse température de matériaux finement divisés (phyllosilicates, argiles, CSH, …) afin d’en comprendre les mécanismes de croissance cristalline. Depuis quelques années, il s’intéresse aussi à la bio-minéralogie et tente d’appréhender en quoi l’intervention d’un organisme vivant (éponge, corail et mollusque) modifie les concepts classiques de la croissance cristalline élaborés sur des matériaux abiotiques. Il collabore également à plusieurs études concernant l’archéologie et la conservation de patrimoine comme spécialiste des processus de la minéralisation.

Contacts
Gestion scientifique :

Nathalie AUDEBRAND, ISCR :
Université de Rennes
Nathalie.Audebrand [at] univ-rennes1.fr

René GUINEBRETIERE, IRCER :
Université de Limoges
rene.guinebretiere [at] unilim.fr

Philippe GUIONNEAU, ICMCB :
Université de Bordeaux :
philippe.guionneau [at] u-bordeaux.fr
Dates clés :

• Ouverture des soumission :
Février 2023

• Date limite de soumission :
01 septembre 2023

• Changement de tarif :
A partir du 15 septembre 2023

• Notification aux auteurs :
Mi-octobre 2023

• Date limite d’inscription :
15 novembre 2023

Préparé par l'agence VERT COM